Tour du Manaslu avec Ethic Himalaya




VOYAGE AU NEPAL

du 26 septembre au 23 octobre 2012
avec l'Agence Ethic Himalaya de Katmandou


      Guide :           Suman Gurung
      Participants :    Myrtille - Nicole  - Maryse  -Agnès- Mireille - Michel
      Aides au trek     1 sirdar - 3 sherpas + l'équipe de cuisiniers et de porteurs (12 à 15)

      Katmandou et ses sanctuaires
      Trek autour du Manaslu
      Mini séjour au Chitwan
VOYAGE ALLER

Mercredi et jeudi 26/27 septembre
Nous partons de Toulon vers 4 h du matin, Alain nous amène gentiment à l'aéroport de Marseille-Provence où nous arrivons à 5 h. Notre avion décollant à 6h30, nous avons largement le temps de passer à l'enregistrement. Mimi a un problème avec la table Décathlon que lui a fait acheter Suman. Un supplément de 50 € est à payer pour bagage supplémentaire, son poids cumulé à celui de son sac était pourtant inférieur à 23 kg. Mais on n'a droit qu'à un seul bagage !
Nous arrivons à Bruxelles à 8h15 après 1h45 de vol. Petit problème avec un petit déjeuner que nous n'avons pas eu alors qu'il était mentionné sur notre billet. L’hôtesse, pour s'excuser, nous a offert des chocolats. Notre avion était un AVRO RJ85 de Brussels Airlines
Nous avons donc pris un petit déjeuner rapide à l'aéroport de Bruxelles.
Nous montons dans l'avion à 9h20  (Airbus Industrie A330 de la Jet Airways) et décollons à 10h05 pour New-Delhi. Dans l'avion, on nous sert un déjeuner et une collation. Nous atterrissons à 21h40, heure locale, c'est-à-dire 18h10 heure française, après un vol de 8h05.
Nous avons 8h50 d'attente à New-Delhi, c'est-à-dire toute la nuit. L'aéroport est immense et luxueux. Une moquette à motifs recouvre les couloirs, les magasins brillent de tous leurs feux. Nous faisons un tour dans les Duty-free, achetons des boissons et des biscuits et repérons notre porte d'embarquement. Nous repérons également des transats sur lesquels nous nous allongerons pour le nuit. L'aéroport, étant par nature un lieu de passage et les annonces d'avions se succédant sans interruption, la nuit a été mouvementée. C'est fou ne nombre d'avion qui décolle ou atterrit en pleine nuit à New-Delhi !
Nous embarquons à 6h pour un décollage à 6h30 sur un Boeing 737 de la Jet Airways et arrivons à Katmandou à 8h25 (heure népalaise qui a un décalage de +15mn avec l'Inde et de 3h45 avec l'heure d'été Française). Le voyage a donc duré 1h40. Avec la jet Airways nous avons eu droit au petit déjeuner. Nous avons aperçu du hublot l'immense et blanche chaîne de l'Himalaya, c'est féerique.
A l'aéroport nous avons fait la queue pour avoir un visa (30€) et nous avons rejoint Suman qui nous attendait dans le hall d'entrée.
Voyage long et harassant, mais une bonne nuit nous le fera oublier, nous sommes au Népal, et c'est merveilleux !




ETAPE A KATMANDOU


JEUDI  27 SEPTEMBRE : ARRIVEE A KATMANDOU
Nous arrivons à l'aéroport de Katmandou à 8h10 heure locale, après avoir survolé la chaîne blanche de l'Himalaya et l'immense étendue de la ville. Après les formalités d'usage, nous retrouvons Suman qui nous attend avec son son cousin et collègue d'Ethic Himalaya, Dan. Un minibus nous amène à notre hôtel, dans le quartier du Thamel. L’hôtel est confortable et bien situé, au cœur du Thamel. Nous prenons possession de nos chambres et prenons une douche pour nous détendre après ce long voyage.
Katmandou est la capitale du Népal. Elle est située dans une vallée à 1350 m d'altitude, entourée de "collines" de 4000m. L'agglomération, avec Patan et Bhaktapur compte plus dun million et demi d'habitants
Le Thamel est le quartier touristique de Katmandou. Ses rues sont étroites et poussiéreuses, les trottoirs inexistants ou encombrés de gravas, de tas de briques ou d'ordures. Les poteaux électriques supportent un nombre incroyable de fils imbriqués les uns sur les autres, c'est impressionnant et cela ne m'étonne pas qu'il y ait de fréquentes coupures de courant.
La circulation est grouillante et bruyante : des vieilles voitures, des camions Tata très colorés, des motos très nombreuses, des rickshaw (vélo-taxi), des porteurs à pied, des femmes en sari, des vendeurs qui nous harcèlent avec leur camelote et des touristes. Tout cela circule dans les deux sens sur un fond permanent de klaxons et de sonnettes. Personne ne s'énerve, les coups de klaxon n'étant donné que pour dire, attention, je suis là.
Les maisons, avec des terrasses sur le toit sont pour la plupart délabrées. De minuscules boutiques occupent le rez de chaussée. On y vend du matériel pour les treks, des écharpes en cachemire, des objets de souvenir (éléphants, masques, bols chantants etc...des bijoux, des vêtements népalais, enfin, bref, tout ce qui attire le touriste. On y trouve également des boucheries, cordonneries, épiceries, marchands de légumes et un marchand de jus de fruits frais qui nous a régalées.
A midi, nous partons faire un tour dans les rues du Thamel, Mimi cherche des bijoux en turquoise pour sa belle sœur et  j’achète des cartes postales pour les envoyer avant notre départ pour le trek.
A 16 heures Suman nous amène changer des euros en roupies népalaises et louer doudounes et duvets pour le trek. Nous achetons une carte du tour du Manaslou et des cartes postales.
Nous retrouvons à l'hôtel Michel et Mireille, arrivés la veille.
A 19 heures Suman et Dan nous amènent tous les six manger au restaurant. Nous faisons connaissance avec le dalbat népalais. Nous avons un apéritif avec une petite entrée  puis on nous amène un plateau avec des tas de petits bols : du riz bien sûr, avec une sauce aux lentilles, des épinards, des petites tomates cuites, et des petits légumes, des momos (sorte de ravioli) , une soupe  et du poulet au curry., le tout servi à volonté. Il est même impoli de refuser le supplément. C'est délicieux et épicé. En dessert, nous avons un lassi aux fruits pour soulager notre palais enflammé.
Un groupe de danseurs exécutait des danses Gurungs au fond de la salle.

VENDREDI 28 SEPTEMBRE : TEMPLES AUTOUR DE KATMANDOU
Il fait beau et chaud ce matin à Katmandou. Après notre petit déjeuner, nous partons en minibus avec un guide francophone pour visiter les temples autour de Katmandou.


SWAYAMBHUNATH

Le sanctuaire bouddhique de Swayambhunath est situé sur une colline au-dessus de Katmandou. Il est aussi appelé sanctuaire des singes ou Monkey temple. C'est un des plus anciens sites religieux du Népal, il daterait du début du cinquième siècle.
Bien que le site soit considéré comme bouddhiste, le lieu est révéré par les bouddhistes et les hindous
Nous voyons bien sûr le grand stupa, fleuron architectural de la vallée de Katmandou. d'autres plus petits, des temples, des Chaïtyas, un dorje, une grande cloche, une statue de bouddha du 7ème siècle, un petit musée et une dalle gravée en écriture sanskrit, le tout fréquenté par des singes, des touristes et des moines. Le sanctuaire est entouré de belles maisons de briques roses avec des baies en boiserie ciselée. Des marchands de souvenirs s'étalent autour de la place.
Notre guide nous donne des explications au fur et à mesure.
            Le grand stupa est un monument commémoratif bouddhique. Il est composé de 5 parties :
                        - un socle représentant la terre,
                        - un dôme, blanchi à la chaux, qui figure l'eau. 
                        - une fléché à gradins symbolisant le feu. Elle est composée d'une structure cubique avec les yeux de Bouddha regardant dans les quatre directions, le signe en forme de point d'interrogation est le chiffre un en népali, symbole de l'unité de toute vie. Entre les deux yeux, le troisième œil représente la clairvoyance du Bouddha. Chaque côté du cube est surmonté d'un Torana pentagonal avec 5 statues incarnant les 5 vertus de la sagesse bouddhique . Au dessus du cube il y a un cône à treize niveaux représentant les treize étapes que l'homme doit traverser pour atteindre le nirvana.
                        - un parasol qui symbolise l'air
                        - une pointe sommitale  symbolisant l'éther
La base du stupa est entourée de nombreux moulins à prières que les pèlerins font tourner au cours de leur déambulation. Chacun moulin porte le mantra "Om mani padmé hum" (salut au joyau dans le lotus). Sur les fils tendus jusqu'à la flèche du stupa, flottent des drapeaux à prières où sont inscrits des mantras similaires. Ils sont considérés comme des porte-bonheur possédant la capacité d’écarter les difficulté. Chaque couleur à son symbole : bleu = la voûte céleste - blanc = l'air, les nuages - rouge = le feu - vert = l'eau - jaune ou orange = la terre.
Le stupa renferme une relique de bouddha sous son parasol.
            En haut d'un escalier deux lions entourent un dorje (foudre), symbole du bouddhisme tibétain, il représente le pouvoir de l’Éveil, capable de détruire l'ignorance. Il renvoie à la puissance masculine.
            Par contre la grande cloche placée entre le Dorje et le temple Pratappur incarne la sagesse féminine.
            Les deux temples Sikhara, connus sous les noms de Pratappur et Anantapur, ont été érigés par le roi Pratap Malla afin de favoriser sa victoire contre le Tibet au XVIIème siècle. L'histoire de cette victoire est gravée sur les deux cloches placées en façade.
Avant de quitter ce sanctuaire, nous allons voir le point de vue sur Katmandou et ses environs. La brume ne nous permet pas de voir la chaîne de l’Himalaya.

BUDHANILKANTHA
Après Swayambhunath, notre guide nous amène visiter le petit site de Budhanilkantha.
C'est un site hindouiste, peu touristique, essentiellement fréquenté par des Népalais qui viennent y faire des dévotions. Il incite au recueillement et au silence.
Le monument le plus important est une grande statue de Vishnou couchée sur un lit de serpents, représentant l'éternité, dans un grand bassin représentant la mer cosmique.
Vishnou est représentée sous la forme de Narayan, le créateur de toute vie. De son nombril surgit un lotus d'où naquit Brama qui à son tour, créa l'univers.
La statue a été sculptée dans un seul bloc de pierre noire au 7ème ou 8ème siècle. Elle mesure 5 m de long.
Seuls les Hindous peuvent s'approcher de la statue, pour laisser des offrandes. Ils sont nombreux à y faire leurs dévotions. Les visiteurs la voient à travers la barrière qui entoure le bassin et ne doivent pas faire de photos.
En dehors de cette statue, nous voyons sur une place, le baptême d'un enfant et près d'un petit temple, un sadhu assis sous un parapluie. Une prêtresse vêtue de blanc est à l'intérieur d'un temple en briques blanchies.

Après Budhanilkantha, nous allons sur un site entièrement bouddhique tibétain, Bodhnath.

BODHNATH
On y voit un grand stupa du 14ème siècle, construit à la place d'un stupa du 5ème siècle. Sa construction a demandé 8 années, c'est l'un des plus grands du monde.
Il est très fréquenté par les Tibétains et les Sherpas (ethnies d'origine tibétaine).
Le nouvel an Tibétain se fête le 26 février.
Comme le stupa de Swayambunath il comprend 5 niveaux
            - le socle, esplanade en forme de Mandala, représentant la terre
            - le dôme, représentant l'eau
            - la flèche, représentant le feu
            - le parasol représentant le ciel
            - la pointe sommitale, représentant l'éther.
Nous rencontrons des Tibétaines dans leur costume traditionnel, de nombreux moines vêtus d'une tunique orange et ....de nombreux touristes.
Autour du Stupa, de nombreux hôtels et restaurants, des boutiques et des monastères.
Le bouddhisme tibétain a 4 écoles :
            - Nyingmapa plus axée sur la méditation
            - Kagyüpa axée sur la transmission orale
            - Sakyrapa axée sur l'ascétisme
            - Gelugpa axée sur l'érudition
Nous allons manger dans un restaurant, face au Stupa, sur une terrasse en étage. Nous mangeons des d'excellents momos et un bon lassi.
Ensuite, notre guide nous conduit dans le monastère Shechen de Mathieu Ricard, construit au début des années 1990. Il abrite plusieurs temples, un collège philosophique, une bibliothèque, une école d'art, la clinique charitable de Shechen, 200 moines le fréquentent.
Mattieu Ricard, photographe et écrivain, est le fils du philosophe Jean-François Revel, il est né en 1946 à Aix-les-Bains et a fait des études de génétique cellulaire. Après sa thèse, il se consacre au bouddhisme. Il a étudié auprès des plus grands maîtres du bouddhisme tibétain et du Dalaï-lama Lama, dont il est l’interprète Français. Il habite actuellement dans ce monastère.

Nous poursuivons notre visite par le temple de Pashupatinath

PASHUPATINATH
C'est le centre hindou le plus important du Népal. Il se dresse au bord des eaux sacrées de la Bagmati qui se jette dans le Gange.
Nous voyons des grandes bâtisses en briques rouges ornées de belles boiseries sculptées longeant une grande cour où se prélassent des vaches sacrées, des singes Rhésus et des pigeons. La porte du temple nous est fermée, il n'est  pas accessible aux non-hindous. C'est un temple au toit d’or, maison du dieu Shiva. Shiva, prend ici la forme paisible et bienveillante de Pashupati, le gardien du troupeau, le rassembleur des âmes, celui qui veille sur le royaume du Népal.
Un pont permet de traverser la rivière et d’accéder à un long escalier bordé de plusieurs chaitya (chapelles) en grosses pierres grises, ornées à l'intérieur d'un lingam (représentation phallique de Shiva). De nombreux Sadhus dénudés, faméliques, le corps recouvert de cendres, barbus, les cheveux très longs sont assis près des chaityas. Ils sont complètement détachés du monde, font vœux d’abstinence, de silence. Ils méditent et répètent des mantras. Certains font la mendicité.
Les berges de la rivière Bagmati constituent l'endroit de prédilection pour l'incinération des hindouistes. Les terrasses destinées à la crémation sont appelées ghâts. Les castes élevées comme les Brahmi peuvent utiliser les ghâts situées juste en face du temple, les autres vont plus loin.
Le corps du défunt est enveloppé dans un drap orange et placé au bas des marches, les pieds dans l'eau en attendant le fils ainé habillé de blanc qui procédera à l’incinération. Un bûcher est préparé  sur le gath avec de grosses pièces de bois recouvert de brindilles. On découvre la tête du défunt et le fils aîné allume le feu dans la bouche. Une crémation dure près de deux heures. Pendant ce temps, les membres de la familles prennent un bain dans la rivière pour se purifier . Les cendres sont ensuite jetées à l'eau.
Je dois dire que l'eau de la Bugati est très sale et pleine de détritus. On y voit même des os à demi consumés. On voit aussi des personnes, les pieds dans l'eau, un filet ou une perche à la main, essayer de récupérer les bijoux des morts, ou tout simplement les bouts de bois pas totalement consumés.
Ces scènes me font froid dans le dos. Nous n'y sommes pas habitués.

Nous avons vu les sanctuaires les plus intéressants de la vallée de Katmandou et nous rentrons ensuite à notre hôtel.

Le soir nous allons tous les six, manger dans un restaurant tibétain, guidés par Michel.

Le lendemain sera notre premier jour de trek et nous retournerons à Katmandou seulement  le samedi 20 octobre, de retour du Chitwan.






TREK AUTOUR DU MANASLOU

SAMEDI 29 SEPTEMBRE / KATMANDOU (1300m) / BALUWA (800m)
C'est le début de notre trek autour du Manaslou.
Lever 5h30, descente de nos gros sacs de trek et petit déjeuner rapide. A 6h30 nous quittons l'hôtel Shakti à pied,  Suman, notre guide et nous six, à travers les rues déjà grouillantes du Thamel. C'est samedi, jour de congé au Népal et nombreux sont ceux qui se dirigent vers les temples pour prier et faire des offrandes. Une demi-heure plus tard, nous rejoignons notre bus où nous attendent les sherpas, les cuisiniers, quelques porteurs,  Rosina la sœur de Suman et tout le matériel de trek. On charge le bus et nous partons vers 7h30.
Nous roulons pendant une demi-heure à travers Katmandou. Les rues sont encombrées et bordées de multiples boutiques, les trottoirs sont défoncés et encombrés de gravats de matériaux divers, les immeubles neufs côtoient les maisons vétustes, et ça double et klaxonne de tous les côtés, mais les Népalais sont suffisamment zen pour laisser passer ceux qui doublent. Les motos sont très nombreuses.
Puis nous quittons la ville et roulons sur la route qui traverse le pays d'est en ouest. et descendons le long la rivière Trisuli. Nous longeons de nombreuses briqueteries, les rizières bordent la rivière, les bois de feuillus alternent avec les champs, et les montagnes (je devrai dire collines, même si elles ont 3000 m de hauteur) sont tout proche. Nous croisons de nombreux camions Tata et des bus de la même marque indienne. Nous faisons une première halte près d'une des nombreuses boutiques de bord de route. On nous offre un thé et la possibilité d'aller aux toilettes. Puis nous poursuivons notre périple, les bananiers, grenadiers, papayer bordent notre route, la circulation est toujours dense. Nous changeons de vallée et suivons la Dhorandi Khola. Vers 11h30 nous faisons une halte repas dans un petit restau de bord de route, avant d'amorcer une piste pour le moins chaotique. Le bus tangue de tous côtés, mais miracle, il ne se couche jamais. Il faut avoir l'estomac bien accroché, mais personne semble souffrir du mal de voiture. On roule comme cela pendant une heure, jusqu'à ce que une ornière vraiment trop profonde bloque définitivement notre bus. Que faire ? On apprend ainsi que les Népalais restent zen en toutes circonstances et trouvent toujours une solution. En effet un bus de ligne (un Tata) plein à craquer, plus haut sur pattes vient à passer (si on peut dire, car notre bus bloquait tout passage). Les deux chauffeurs et notre guide ont palabré un bon moment et deux heures après notre panne, on a vu le résultat : des passagers du Tata sont descendus et ont poursuivi leur chemin à pied, et nous avons pris leur place dans le bus. On a laissé notre chauffeur et son malheureux bus se débrouiller seul pour retourner à Katmandou. Nos nombreux bagages (tout le portage du trek !) ont été placés tant bien que mal en équilibre sur le toit, retenus par les sherpas, accrochés à bout de bras sur les bagages. Le Tata était plus que plein, mais il a quand même démarré et nous a conduit à bon port jusqu'à Dhains une heure et demi plus tard. Personne n'est tombé du toit, pourtant, dieu (ou Bouddha ou Shiva) sait que ça brinquebalait, sursautait, tanguait, penchait.....et je ne parle pas de la poussière !
C'est là que nous commençons véritablement notre trek. Nous marchons pendant 2 h 30 et nous installons dans un pré, au bord de la Dhorandi Khola, un peu avant Baluwa à 800 m d'altitude. Il est 18 h et la nuit tombe. Les sherpas nous montent les tentes et les porteurs nous apportent nos sacs. Nous allons nous laver dans un ruisseau près du camp, l'eau est bonne et à cette altitude il fait bon. Les sherpas nous servent un thé (calotia) avec biscuits.
Nous mangeons dehors, sur les belles tables neuves de Décathlon. Les sherpas nous servent de la soupe, du riz avec légumes et crudités et des momos. En dessert, le cuisinier nous a fait un excellent gâteau. Tout était délicieux.
A 21 h, nous sommes au lit avec la pleine lune.

NOTRE EQUIPE DE TREK :  Pour 6 participants : 18 népalais à notre service
Suman nous a présenté notre équipe et en voici sa composition et son rôle : (Les népalais sont tous des Gurungs originaires de Laprak)
D'abord, tout en haut de l'échelle : les six trekkeurs, traités comme des princes :
Maryse, Mimi, Nicole, Michel, Mireille et moi
Ensuite le leader : Suman, notre guide :. Il a épousé une Marseillaise, et parle bien Français. C'est lui qui a organisé le trek, il nous guide et supervise toute l'équipe.
Le Serdar : Podré, c'est l'adjoint de Suman, il est responsable des porteurs et nous aide également dans notre trek. Il marche avec nous.
Les serpas : Gobin, Dan et Pouré : ils sont à notre service, montent et démontent nos tentes, nous servent à table, nous apportent le thé sous tente et marchent avec nous. Ils ne portent que leur sac personnel, mais peuvent nous aider à porter le notre en cas de difficulté.
Le cuisinier : Dan, il est reponsable de la cuisine et des aides de cuisine. Il ne porte que son sac personnel.
Les aides de cuisine : Palcin, Bisal, Maîla : ils aident le cuisinier et portent le matériel de cuisine en plus de leur sac
Les porteurs : une dizaine, dont deux femmes, ils portent tout le matériel et nos sacs de trek.

DIMANCHE 30 SEPTEMBRE : BALUWA (800m) /BARPAK (1950m)
Nous nous levons à 6 h, le temps est gris et doux. Dan nous apporte le thé sous la tente, et une bassine d'eau chaude pour nos ablutions. Nous déjeunons à 6h30 et partons vers 7h.
Nous suivons une piste le long de la Bhudi Gandaki, traversons les torrents sur de longues passerelles métalliques, rencontrons de belles cascades. Puis nous empruntons un sentier qui grimpe dans une forêt semi-tropicale très bucolique. Nous traversons des petits villages où d’adorables enfants nous saluent avec leur "namasté" en joignant les mains sur leur cœur. Les femmes ont la tenue traditionnelle des Gurungs. Vers 11h30 nous faisons une halte, les sherpas nous servent un très bon jus de fruit tiède. Nous poursuivons notre grimpette pendant deux heures et vers Mandé nous trouvons nos cuisiniers affairés autour de leurs casseroles, et une nappe nous attend au sol. On s'installe, et aussitôt les sherpas nous apportent une assiette avec légumes, chausson garni, fromage, puis des petites bananes locales, et pour terminer du calotia. Nous sommes servis comme des  princes ! 
Encore une bonne heure de marche, et nous arrivons à Barpak (1950m).
Barpak : C'est le plus grand village traditionnel Gurung. Les Gurungs sont une des nombreuses ethnies du Népal.
A Barpak, nous sommes accueillis dans une école privée. On installe le camp dans cette école, nous entendons les enfants répéter dans les classes voisines, ils sont au moins une quarantaine par salle, assis sur des bancs en bois avec une table étroite devant eux et un tableau noir pour seul matériel pédagogique. Mais les élèves ont un uniforme coquet : chemise bleue et cravate à rayures avec pantalon gris pour les garçons et jupe grise plissée pour les filles. Seuls les enfants des familles les plus riches peuvent fréquenter cette école. Les autres vont à l'école publique, moins bien réputée et n'ont pas d'uniforme.
Nous visitons le village aux maisons de pierre et aux rues bien dallées, rencontrons des fileuses de laine et une tisserande.
L’atmosphère est très humide, nous mangeons en plein air, mais la nuit sera très pluvieuse et orageuse.
Nous avons marché pendant 6 heures et gravi 1200m environ dans une vallée traditionnelle avec de pittoresques villages gurungs, de nombreuses terrasses de millet et de riz et des forêts semi-tropicales. Cette vallée est trés peu fréquentée par les touristes, ce qui fait son charme. Temps doux et humide, nous avons une queue de mousson.

LUNDI 1er OCTOBRE : BARPAK (1950m) / LAPRAT (2200m)
Au lever du jour, nous avons de la brume, mais rapidement le ciel se dégage, on voit même le massif du Manaslou.
Nicole et Mimi sont allées acheter des stylos et des cahiers pour les écoliers de l'école publique, mal équipés. Les élèves de l'école privée nous ont organisé une petite cérémonie avec des chants et des fleurs, et les élèves du public étaient tous là à recevoir nos dons et à nous remercier. C'était très émouvant.
Nous traversons Barpak, entourés d'enfants curieux et accueillants. Le beau village nous apparaît avec un fond de sommets blancs, c'est sublime. Les pentes raides des "collines" sont sculptées par d'innombrables petites terrasses de blé, de riz, de soja, de maïs ou de millet. L'agriculture est relativement riche et variée dans cette vallée. Nous croisons des paysannes porteuses de paniers débordant de soja ou autres feuillages.
Il a bien plu pendant la nuit, les sentiers sont encore humides et nous faisons notre première rencontre avec les sangsues. Nicole en récupère deux, moi de même, ainsi que Mireille, cela nous impressionne au début, puis finalement ce n'est pas si terrible que ça. Nous grimpons un col de 2875 m puis descendons en direction de Laprat.
Nous faisons notre pause repas à midi au soleil dans l'herbe, mais rapidement la brume envahit tout et l'horizon se bouche, on se croirait en Écosse ou en Irlande, la fraîcheur en moins.
Nous arrivons à Laprat vers 13h30. Notre premier arrêt est à l'école, toujours placée tout en au d'un village qui s'étend sur un dénivelé d'au moins 300 m.
Laprat est un gros bourg traditionnel Gurung de 2400 habitants. Suman est originaire de ce village, ainsi que TOUS les membres de notre équipe. Rosina qui marchait avec nous, a retrouvé ses cousines et sa tante qu'elle n'avait pas vu depuis dix ans. Nous avons donc été introduits dans les maisons de Rosina, des sherpas Pouré et Dan et du cuisinier. On nous a servi du thé ou un alcool de céréale, le raksi et des délicieux grains de soja grillés. Toutes les maisons ont le même agencement : une avancée couverte où les femmes œuvrent à des activités de filage, de tissage ou de tri de céréales et, derrière, une salle sombre, éclairée par une ampoule basse consommation, avec au sol un foyer, et au-dessus un panier ou sèchent des graines ou de la viande. Sur le côté tous les ustensiles de cuisine en alu ou en inox, les récipients à denrées et les bidons d'eau, et dans deux angles, des lits bas qui servent de banquette ou de couches. Au-dessus, il peut y avoir des pièces pour les enfants ou des greniers pour entreposer céréales et fourrages. L'eau se prend à la fontaine, et les toilettes sont à l'extérieur. La plupart des familles ont des poules et des coqs, et en ce moment de nombreux poussins picorent avec les poules. La nuit, les volailles sont rentrées dans des abris en vannerie à cause des renards. Il y a aussi des chèvres, mais pas de bovins.
Notre camp est installé près du village, dans une cour. Les enfants, intrigués surveillent l'installation et viennent nous voir. Nous allons faire un tour dans le village, il commence à crachiner, les rues sont glissantes, le village étant dans la pente, les marches sont nombreuses. Nous assistons à une assemblée communale qui nous salue aimablement lors de notre passage, et voyons une association de femmes qui nous propose une soirée dansante pour ce soir. Les gens de Laprak sont très accueillants et sympathiques.
Nous nous douchons dans un "bath room" : c'est une pièce rustique avec un robinet et un pommeau de douche, les toilettes sont à côté et la fontaire pour laver le linge, en face. C'est du luxe par rapport à ce qu'on aura par la suite.
Le soir, nous mangeons à l'abri dans une salle au-dessus de la boutique, c'est tant mieux, car le temps s'est rafraîchi.
Après le repas, les femmes de Laprak sont là avec un musicien et après l'accueil traditionnel avec des fleurs, elles nous font des démonstrations de danses et de chants népalais, et peu à peu, nous nous joignons à elles. C'est très sympathique.
Nous avons marché pendant 5 heures et avons gravi au moins 1200m. Temps dégagé le matin, mais brume à partir de midi. Visite intéressante de Laprat.

MARDI 2 OCTOBRE : LAPRAT-MACHHA KHOLA-LAPRAT (2200m)
On nous réveille à 5h30 avec un calotia, et a 7 heures, nous sommes sur le pied de guerre.
Nous descendons tout le village, et à sa sortie, oh ! surprise ! Rosina et ses cousines nous attendent avec fleurs, foulards et riz au lait pour nous souhaiter une bonne poursuite de trek. Elles offrent à chacun de nous un bouquet, nous passent un foulard autour du cou et nous apposent sur le front un peu de riz au lait pour éloigner les mauvais esprits et nous souhaitent bon voyage. C'est émouvant et très sympathique.
Nous descendons sur un chemin pierreux et herbeux, à travers les terrasses plantées de riz et de millet, mais aussi de sorgho et de composées jaunes. Aux rayons de soleil matinal, c'est très beau. Mais le chemin, très raide, boueux et avec la pluie de la veille, il est très glissant. Je dérape à plusieurs reprises, mais sans gravité. Mimi glisse une première fois, et se redresse, elle glisse une deuxième fois, mais ne se redresse plus. Elle a l'impression de s'être cassé le poignet. Suman s'occupe d'elle avec Dan, nous continuons notre descente jusqu'à la passerelle pour prévenir Maryse et Pouré partis devant. Suman nous demande de remonter sur Laprak, Mimi devant être examinée par le service médical . Un infirmier lui fait les premiers soins, mais elle a toujours mal et devra être héliportée à Katmandou pour passer une radio. Suman fait le nécessaire avec Dan son collègue d'Ethic Himalaya. L'hélicoptère arrivera le lendemain vers 9 h avec Dan.
En attendant, nous installons notre camp au bas du village, dans une petite cour  caillouteuse. Les toilettes sont un trou fait par nos sherpas, protégé par une toile verte, le bath room est la fontaine à la vue de tous.
Nous mangeons vite avant la pluie qui a tombé tout l'après midi. Une accalmie nous permet de faire un tour de village avec Pouré et Dan.
Le soir, nous mangeons encore dehors, entre deux averses. Les chiens ont aboyé toute la nuit, ils s'étaient donné comme mission de surveiller nos tentes, et le moindre bruit les alertait.
Journée de repos forcée Mimi s'étant cassé le poignet. Nous avons descendu 800m et les avons remonté aussitôt.

MERCREDI 3 OCTOBRE : LAPRAT (2200m) - KHORLA BENSI (970m) (ou khorlabesi)
Il fait un soleil radieux. Nous avons le même scénario que la veille : lever 5h30, départ 7 h, mais sans Mimi, partie avec Suman vers l'école, en haut du village, où doit se poser l'hélicoptère. Pas de chance !
Nouvelle surprise, Rosina et ses cousines sont à nouveau là pour nous souhaiter bonne route. Nous descendons prudemment les 800 m jusqu'à la passerelle, et suivons un agréable sentier en balcon au milieu des cultures, avec une vue sur Laprak. Le maïs a été récolté, et c'est le labour avec des bœufs-zébus pour semer le blé ou l'orge. Vers 9 h nous voyons arriver l'hélicoptère pour Mimi, et l'entendons repartir une demi-heure plus tard. Une pensée pour elle. Des troupeaux de vaches alignées le long de l'étroite terrasse broutent l'herbe, les paysans regardent, interrogatifs, passer l'hélicoptère. Nous faisons une pause sur un "reposoir" pour porteur élevé en souvenir d'un alpiniste français et de son sherpa, disparus lors d'une ascension du Rakshaï Urai en 2003.
A partir de midi, la brume commence à apparaître. Nous faisons une halte repas dans un endroit charmant, sur une terrasse avec des moulins à grain. Une table sous abri de vannerie nous attend pour manger.
Nous poursuivons sur un sentier agréable, traversons une forêt luxuriante et entamons une belle descente, assez glissante vers le village Gurung de Khorla Bensi. Nous arrivons à notre camp, dans l’herbe, près d'un torrent, vers 16h30. Très beau parcours.
Nous allons faire notre toilette et notre lessive au bord du torrent.
Nous mangeons à 18h30 dans une salle couverte et avons, pour ne pas changer, une petite pluie le soir.
Très beau parcours en balcon sur les pentes cultivées et de belles forêts. Nous avons marché pendant plus de 7 heures et avons surtout descendu (1300m).

JEUDI 4 OCTOBRE : KHORLA BENSI (ou KHORLABESI) (970m) - JAGAT (1370m)
Nous quittons Khorlabesi vers 7h50 avec un beau soleil. Nous rejoignons le circuit classique du tour du Manaslou, il est plus fréquenté. Nous croisons de nombreuses mules et porteurs chargés des matériaux du camp de base du Manaslou, démantelé après l'avalanche meurtrière de la quinzaine passée. Nous marchons pendant une heure le long de la Budhi Gandaki puis nous arrêtons à Tatopani (eau chaude en Népalais). C'est en effet sur le bord du sentier que coulent des sources chaudes. Nous en profitons pour nous laver la tête. Dan et Pouré, eux, se mettent complètement sous l'eau. Elle est bien chaude et c'est agréable. Nous poursuivons le long du torrent très impétueux. Les rivières ont une puissance phénoménale, je n'oserai pas m'y aventurer en canoë. Le Népal est le deuxième pays au monde pour la production d'eau. Les torrents sont alimentés par les neiges des montagnes de plus de 8000 m, leur force est impressionnante. Nous les traversons sur des passerelles d'au moins 100 m de long et 50m de haut. Les vallées, plus ou moins larges, sont surplombées par des montagnes quasiment verticales et forment des gorges étroites et profondes avec des cascades puissantes et très hautes.
Vers midi, nous faisons une halte repas dans un lodge, il fait encore soleil, nous en profitons pour faire sécher le linge encore humide.
La brume descend, nous poursuivons notre route jusqu'à Jagat, où nous trouvons notre camp derrière une boutique, avec une petite pluie. On nous sert le thé sous la tente. La pluie tombe dru. Nous mangerons à l'abri dans une salle du lodge.
Jagat est la porte d'entrée dans le Parc du Manaslou.
Nous avons marché pendant 7 heures et gravi 400 m environ. Vallée profonde et nombreux lodges avec touristes.

VENDREDI 5 OCTOBRE : JAGAT (1370m) - DENG (OU DYANG) (1860m)
Nous partons tôt (6h40) avec un beau ciel bleu et une vue magnifique sur l'himal Chuli qui culmine à 7900m. Nous traversons le beau village de Jagat et longeons toujours la Bhudi Gandaki qui caracole dans des magnifiques gorges, arrose de pittoresques villages aux rues bien dallées tels que Salleri et Sirdi Bash. L'influence bouddhiste tibétaine se fait sentir : les villages possèdent leur petit chorten que nous contournons par la gauche : ce sont des stupas tibétains.
Nous montons ensuite vers Philim où de nombreux lodges se construisent. Nous croisons toujours des norias de mules qu"il faut laisser passer, car le chemin est étroit et abrupt.
Les cascades sont toujours impressionnantes et les montagnes pointues se découpent devant les sommets blancs des himals.
A midi nous mangeons dans un lodge à Elke Bhatti.
Nous poursuivons dans une belle forêt où des singes évoluent d'une branche à l'autre, ils sont très rapides, on n'a pas le temps de les photographier.
Nous circulons au milieu de plants de cannabis, qui ici poussent mieux que les orties. Pouré en a cueilli quelques brins pour les faire macérer en les frottant dans ses mains et en a tiré un beau cigare de pâte compacte qu'il mettra dans une cigarette pour nous faire fumer un joint ! Mais, chut, ça il ne faut pas le dire, c'est interdit, même au Népal.
Vers 16h30, nous arrivons près de Deng (Dyang) dans un pré herbeux.
La pluie arrive vers 18h, les sherpas nous ont dressé la tente bleue pour le repas, nous mangeons ainsi à l'abri.
7h30 de marche - 750 m de montée - belle vallée, beaux villages et quelques points de vue sur les sommets blancs.

SAMEDI 6 OCTOBRE - DENG (1860m) -  NAMRUNG (2660m)
Nous entrons maintenant dans le pays Bothia, d'origine tibétaine.
Il fait beau, et très tôt on a une belle vue sur les cimes enneigées mais une légère brume les estompe un peu plus tard. Nous traversons des villages bothias aux murs de pierres sombres et au toit plat. Les femmes sont en costume traditionnel : une robe sombre en drap épais avec devant et derrière un tablier à rayures vives. Les hommes portent un manteau de gros drap sombre. Les terres sont plus pauvres et les cultures moins variées : maïs, seigle, pomme de terre, plantes fourragères :  les bothias sont surtout des éleveurs : dzos (ou zopiok), chèvres, moutons et à plus haute altitude yacks.
Les bothias pratiquent le bouddhisme tibétain : les chortens et les murs de dalles gravées de mantras par les lamas sont de plus en plus fréquents.
Le paysage est magnifique, de belles falaises de grès surplombent la rivière et les roches violettes du Tangi Himal se détachent sur un beau ciel bleu. A midi, nous mangeons dans un pré au soleil, près de Ghap, avec comme toile de fond, une troupe de macaques curieux qui nous regardent de loin.
Nous continuons à monter et traversons une forêt de conifères : grands épicéas et belles fougères. Nous arrivons à Namrung vers 15h. Il fait frais et nuageux.
C'est l'anniversaire de Nicole, elle achète des boissons (bière, coca et gin) et des amuses gueule à la boutique, toute l'équipe est invitée à trinquer. C'est une occasion pour mieux connaître les porteurs et les cuisiniers, d'habitude très discrets et restant toujours à l'écart. Ils sont intimidés, mais s'ouvrent peu à peu et rient en faisant la bise à Nicole. Nos deux porteuses sont ravies. Tout le monde chante et danse, c'est fort sympathique.
Nous mangeons sous la tente bleue et je crois qu'aujourd'hui a été un jour sans pluie.
8 h de marche et 900 m de montée. On arrive chez les Bothias bouddhistes, originaires du Tibet.Belles vues.  Anniversaire de Nicole.

DIMANCHE 7 OCTOBRE  : NAMRUNG (2660m) - LHOGAON (3020m)
Nous partons vers 7h30, il fait très beau comme tous les matins. Nous suivons un sentier en balcon, la vallée s'est élargie, nous avons de belles vues sur les contreforts du Manaslou et sur l'Himal Chuli. Nous passons près de champs de blés, de troupeaux de dzos, et de beaux chortens. Les villages sont pittoresques, accrochés aux pentes de montagne. Les touristes sont plus nombreux et les lodges poussent comme des champignons. Dans les forêts d'épicéas la flore ressemble davantage à notre flore de montagne. Nous avons maintenant une belle vue sur le Manaslou, et sur d'autres sommets.
Nous arrivons à Lho Gaon vers 11h. notre camp est installé dans la cour d'un lodge en construction.
L'après midi, nous allons visiter le monastère perché de Lho Gaon. La porte d'entrée très colorée est dominée par la silhouette altière et lumineuse du Manaslou. Nous croisons de jeunes élèves moines et allons visiter le temple aux belles boiseries peintes, avec des fresques très colorées sur les murs. Trois bouddhas veillent sur nous.
A partir de ce soir, nous nous contenterons des lingettes pour notre toilette, il fait trop froid dehors et nous mangeons dans la salle du lodge. Le ciel est couvert, mais nous n'avons pas de pluie.
Petite étape montagnarde de 3h30 et 400 m de montée. Visite d'un monastère

LUNDI 8 OCTOBRE :  LHO GAON (3020m) - SAMA GAON (3390m)
Il fait beau, mais c'est dommage, le Manaslou est dans les nuages. Nous voyons l'himal Chuli (7331m) et le Simnang himal (6251m).
De beaux épicéas et des genevriers géants peuplent les pentes montagneuses.
Nous traversons un pittoresque village Bothia en pierres claires. Les enfants ont les joues rouges et le type tibétain et portent la tenue traditionnelle. Les montagnes sont très proches. Des lodges en beau granit blanc sont en construction, d'ici quelques années le village aura perdu son authenticité.
Vers 11 h nous arrivons à Samo Gaon, village traditionnel d'éleveurs. C'est le moment de la récolte des fanes de maïs et d'orge ; les hommes et les femmes portent des gerbes de deux fois leur hauteur, de dos on ne voit que des tas de paille ambulants !
Leurs maisons sont basses et en pierres sombres : dessous c'est l'étable pour les dzos ou les chèvres, dessus, c'est leur habitation avec une avancée en balcon, accessible à l'aide d'une échelle. Le toit plat en planches de bois permet le séchage les fourrages et des céréales. Le confort n'existe pas, il semble que les villageois vivent ainsi depuis des siècles.
Nous avons rencontré nos premiers yaks, magnifiques bovins aux longs poils laineux.
L'après-midi, nous allons visiter le monastère. Le temple est fermé. Nous faisons un tour dans le village, il semble beaucoup plus pauvre que les villages gurungs. Nous rencontrons une petite fille qui s'adresse à nous en Anglais, elle est surprenante. Elle nous dit avoir 9 ans, mais en parait 6. Il fait froid et elle n'est pas très couverte.
Le soir, nous mangeons sous la tente bleue avec nos doudounes et apprécions la soupe chaude. La brume envahit tout.
Petite étape de 3h30 avec beaux villages Bothias et 400 m de montée

MARDI 9 OCTOBRE : SAMA GAON (3390m) - SAMDO (3800m)
Beau temps et belle vue sur les sommets enneigés. Le Manaslou va nous apparaître dans toute sa splendeur.
Michel a voulu tester la charge d'un cuisinier, il n'a pu faire que quelques pas !
Plus loin, nous rencontrons une bergerie, le berger est à côté. Suman, Padré et Dan le cuisinier font une tractation avec lui pour acheter une chèvre. Ils vont la choisir dans la bergerie où sont enfermés de beaux moutons et quelques chèvres. Ils n'arrivent pas à faire baisser le prix autant qu'ils l'auraient souhaiter, mais concluent tout de même l'affaire à 18000 roupies et ressortent avec une jolie chèvre blanche du Tibet à longs poils, c'est une "sangra". Ils l'attachent avec une corde et Dan le sherpa la traîne en laisse jusqu'à Samdo, il s'en voit, car la chèvre tire sur la corde pour aller dans une autre direction.
Nous sommes maintenant en haute montagne, le paysage est plus dégagé, les forêts plus clairsemées et dans les vallées, souvent pierreuses, paissent des yaks et des chevaux.
La vue sur le Manaslou , l'himal Chuli, le Simnang himal, le Pangpoche Himal, le Samdo himal (tous ont plus de 6000m de haut) est de plus en plus belle et dégagée.
Vers 10 h nous approchons de Samdo, un pittoresque village montagnard, le plus haut de notre trek à 3800m d'altitude. Nous arrivons à notre camp et trouvons la peau de la belle sangra en train de sécher sur un tas de bois !  Les cuisiniers étaient déjà en train de rincer sa dépouille sous la fontaine. Il l'ont aussitôt débitée en morceaux, mettant les abats de côté. Ce sont des rapides !  A midi nous avions déjà dans notre assiette des morceaux d'abats de la pauvre sangra.
Après une petite sieste, Suman et les sherpas nous amènent au dessus de 4200m pour nous exercer à l'altitude : nous montons tout droit sur la pente abrupte, à travers les genévriers, jusqu'au chorten qui domine la vallée. Mais, dommage, comme tous les après-midi, les sommets sont dans les nuages. En chemin, nous rencontrons des grandes gentianes bleu clair et des edelweiss. Jolie vue sur Samdo, sa vallée  et notre camp. Nous redescendons par le sentier. Il fait froid, on nous apporte le thé sous la tente.
Petite étape de 3h30 le matin avec belles montagnes en vue et acclimatation à 4200m l'AM
Village pittoresque

MERCREDI 10 OCTOBRE : SAMDO (3800m) - KHARKA (4200m)
Nous nous levons à 7h et découvrons qu'Il a neigé pendant la nuit, tout est recouvert d'un fin manteau blanc. Heureusement le soleil commence à faire fondre la neige. Les sherpas attendant cette fonte pour plier les tentes nous partons à 9h.
Nous croisons un troupeau de moutons au beau pelage, et les yaks paissent tranquillement autour de nous. Les montagnes sont maintenant toutes enneigées et se détachent sur le bleu du ciel. Nous arrivons à notre camp : un alpage à yaks au-dessus de la vallée avec des abris de pierre pour les bouviers. Il fait froid, nous sommes à 4200m d'altitude.
Nous mangeons au soleil et gardons nos chaudes doudounes. Après le repas, Suman nous conduit plus haut en altitude afin de nous permettre de passer sereinement une nuit à 4200m. Nous montons jusqu'à près de 4500 m, la végétation est très basse et rabougrie, les gentianes pullulent. Les plus hauts sommets sont dans la brume, mais le paysage est grandiose.
Nous rentrons nous mettre au chaud dans nos duvets, et buvons le thé brûlant apporté par Dan.
Cette nuit des chiens ont aboyé et ont rodé autour des tentes, ils ont dévoré la belle peau de sangra que se réservait Suman pour en faire une descente de lit. Déception.
Petite étape montagnarde de 2 h le matin et 1h30 l'AM. C'est une étape de repos pour nous habituer à l'altitude.

JEUDI 11 OCTOBRE : KHARKA (4200m) - GYLA PHEDI (4500 m)
Il a un peu neigé cette nuit et il fait très froid. Aussi prenons-nous le petit déjeuner sous la tente bleue. Il fait très beau, nous suivons une piste au-dessus du torrent et sommes bordés par l'éblouissante muraille de la Laiyung Mayo himal, frontière avec le Tibet. De l'autre côté, le Manaslou dominateur, nous surveille de ses 8000m.
Nous nous sentons vraiment en haute montagne : la végétation se limite à des herbes brunes, le paysage est plus minéral, il fait froid et les sommets enneigés sont tout proches. Nous sommes dans la haute vallée de la Ghudi Gandaki que nous suivons depuis Jagat. Elle semble prendre ses aises entre les sommets géants de l'Himalaya.
Nous arrivons à notre camp de Gyla Phédi, il est fantastique. Nous avons devant les yeux tous ces grands sommets blancs et une belle moraine glaciaire, quel spectacle !
L'après-midi nous nous apprêtons à gravir les 800 m qui nous sépare du col Gyala, à la frontière du Tibet (5375m). Suman nous affecte un sherpa par personne afin que nous avancions à notre rythme et jusqu'à nos possibilités. Nous grimpons doucement,  Maryse qui est la plus décidée à atteindre le col part devant et ne fait pas de pause. Elle arrive au col avant les nuages et bénéfiecie ainsi d'une vue splendide sur les montagnes du Tibet. Suman la rejoint juste avant le col et Michel arrive une demi heure après. Bravo pour tous les deux ! Moi je me contente d'un petit 5000 et redescends par une croupe herbeuse avec Dan. Nicole qui tousse encore beaucoup redescend un peu plus tôt et Mireille a choisi d'attendre au soleil, vers 4900 m, le retour de Michel. Nous nous retrouvons tous vers 16 h avec un thé servi sous tente.  Les sommets se couvrent, Il fait très froid et il neigeote à partir de 17 h.
Etape de haute montagne : 3h30 de marche le matin et 3h à 4h l'AM vers le col Gyala

VENDREDI 12 OCTOBRE : GYLA PHEDI (4500m) - LARKE BAZAR (4100m)
Il fait -4° ce matin, le neige recouvre le camp, mais le ciel est d'un bleu intense, les sommets blancs ressortent encore mieux. Nous faisons une photo de groupe devant ce tableau fabuleux. Nous repassons sur une partie du trajet de la veille, dépassons notre camp de Kharka, suivons la Larke Khola jusqu'à Larke Bazar, à 4100 m d'altitude. Notre camp est encore installé sur un pâturage en pleine nature, avec vue imprenable sur le Manaslou et son massif.
En chemin, nous voyons toute une harde de Nans, on en a compté 37, Suman nous dit que c'est une sorte de mouton sauvage. Moi, je les trouve haut sur patte pour des moutons, leur silhouette ne ressemble à aucun de nos animaux sauvages.
Etape montagnarde de 4  à 5 heures  belles vues sur le Manaslou

SAMEDI 13 OCTOBRE : LARKE BAZAR (4100m) - DHARMASHALA (4479m) (ou LARKE PHEDI)
Ce matin, il fait encore plus froid que la veille, il n'a pas neigé, mais le givre recouvre le sol et  flaques d'eau sont gelées. Nous partons vers 8h et marchons dans un paysage de haute montagne. Les grands sommets sont omniprésents. Nous sommes à plus de 4000m d'altitude, et les montagnes nous surplombent d'autant, c'est impressionnant ! Nous voyons une avalanche dévaler la pente d'une montagne, la neige tombée s'élève en un gros nuage blanc.
Nous arrivons à notre camp, installé près d'un lodge. Nous mangeons sous la tente bleue, et ensuite nous allons faire un tour au-dessus, histoire de nous dégourdir les jambes qui n'en n'ont pas assez fait aujourd'hui.
Il a commencé à neiger à partir de 17h. Nous avons mangé à 18h et sommes allés nous coucher tout habillé vers 19h, car le lendemain Suman nous réveille à 3h pour passer le Larke pass.
Petite étape avant le passage du Larke Pass, nous avons marché 3 heures ce matin et gravi 400m. Etape montagnarde.

DIMANCHE 14 OCTOBRE : LARKE PHEDI (4479m) - LARKE PASS (5100m) BIMTANG (3600m)
Dan nous apporte le thé effectivement à 3h, à 3h30 nous déjeunons et à 4h nous démarrons une longue étape. Il a neigé une bonne partie de la nuit, tout est blanc, et il fait -10° Brrr...
Nous démarrons notre caravane avec les lampes frontales, le sentier est agréable au départ, pas trop caillouteux et montant régulièrement, il devient plus glissant par la suite. Vers 5h le ciel s'éclaircit, le froid est alors plus intense. On surplombe le lac glacière alimenté par les glaciers du Manaslou. Je suis complètement frigorifiée, les mains et les pieds gelés. Les sherpas et Suman nous massent le dos et les mains pour nous réchauffer. Ils prennent nos sacs afin de réduire notre effort avec l'altitude et nous soutiennent pendant la marche, que demander de plus ! Le soleil peu à peu éclaire les sommets,  Nous arrivons vers le premier col, vers 8h, le soleil brille et nous réchauffe un peu. Tout est blanc, c'est fantastique. Nous ne sous arrêtons pas longtemps et continuons jusqu'au Larke Pass qui culmine à 5106m où nous faisons une pause photo une heure plus tard. Du col, nous avons une vue sur les sommets de l'Annapurna, c'est féerique.
Mais une rude descente nous attend : le sentier serpente dans une moraine enneigée et glissante, il faut rester très prudent. Mais quel spectacle !
Nous descendons ainsi pendant près de deux heures. La neige fond peu à peu et nous faisons la pause repas dans l'herbe, au bas de la moraine. Nous avions le casse croûte dans notre sac. Nous repartons, le sentier est plus sympathique pour nos jambes, mais nous avons encore du chemin à parcourir avant d'arriver à Bimtang (3600m). Nous y arrivons vers 14h30, le ciel s'est voilé et il fait froid. C'est un vrai chantier. De nombreux lodges sont en construction et remplaceront les anciens bungalows, moins confortables. Notre camp est assez sommaire, les porteurs doivent creuser un trou et installer la tente pour les toilettes, et nous ferons encore une toilette-lingettes dans nos tentes.
Vers 16h Suman nous amène dans un lodge pour nous faire goûter le "thé du Tibet" et de la viande de yak. La tenancière nous prépare ce thé dans une sorte de baratte : elle y met du beurre de yak salé mélangé à de l'eau chaude, et bat le tout : ce n'est pas mauvais du tout. Quant à la viande de yak fumée, elle est délicieuse.
Nous allons ensuite manger sous notre tente repas habituelle, doudoune sur le dos. Et pour ne pas changer, nous avons une petite pluie le soir.
La journée fut rude mais nous a offert un merveilleux spectacle. Nous avons marché pendant plus de 9 heures, avons gravi au moins 800m de 4300 à 5100 m, et avons descendu 1500 m
sur un sol souvent glissant et caillouteux. Mais bravo pour l'équipe tous ont bien résisté.

LUNDI 15 OCTOBRE : BHIMTANG (3600m) - DHARAPANI (1963m)
Nous quittons le camp à 6h30 sous un ciel bleu. Suman nous amène voir le petit lac derrière la  crête au dessus de Bhimtang.  Les sommets des Annapurnas nous narguent de leur hauteur. Nous suivons la vallée de la Dudh Khola jusqu'à Dharapani. La végétation se fait plus abondante et nous passons à nouveau dans une forêt luxuriante d'épicéas, de fougères, de rhododendrons géants... Des singes voltigent d'un arbre à l'autre. Les blancs sommets himalayens sont toujours dans notre point de mire et le torrent traine ses eaux turquoises, bordé de roches couvertes de lichen rouge. Quelle palette magnifique.
A midi, nous nous posons sur une petite prairie ensoleillée que les porteurs ont fauchée pour nous.
Nous poursuivons le long du torrent, dans la forêt, les conifères laissent la place à une végétation subtropicale. Tout le long du parcours nous trouvons de nombreux lodges, neufs ou en cours de construction : ils poussent comme des champignons : dans quelques années, le tour du Manaslou sera aussi fréquenté que celui des Annapurnas. C'est tant mieux pour les Népalais, mais les marcheurs cherchant l’authenticité devront aller la voir ailleurs. Nous passons dans le joli village de Tilche, précédé par une noria de lodges pour touristes.
Nous arrivons à Dharapani après avoir traversé une longue passerelle et gravi une cinquantaine de marches. Notre camp est dans une cour de lodge tenu par des Gurungs. On tue trois poulets pour notre repas du soir.
Demain, Michel et Mireille nous quittent pour faire le tour des Annapurnas. C'est donc notre dernière soirée avec eux. Suman a prévu de tous nous réunir, dans une salle du lodge. Nous lui avons remis les objets dont nous voulions nous séparer. Il en a fait des lots avec les sherpas et a organisé une loterie pour les porteurs, qui ont tiré chacun un lot et ont reçu une enveloppe de pourboire. Le petit benjamin était fier de ses cadeaux et ne les quittait plus. Ensuite nous avons mangé le dalbat  au poulet avec les porteurs. Ils étaient un peu gênés au départ, mais rapidement les rires ont fusé, les mains ont plongé dans les assiettes et nous étions heureux d'être rassemblés. Pouré nous a confectionné un bon gâteau que toute l'équipe a dégusté avec du raksi et la cigarette de cannabis est passée de bouche en bouche. Puis nous avons chanté et dansé à la mode népalaise pour terminer la soirée en beauté.
L'étape était variée et très belle, avec des vues sur les sommets. Elle était longue en distance : nous avons marché de 6h30 à 16h30, soit  8 à 9 h en comptant les arrêts, et avons descendu 2000m environ, compte tenu des petites montées tout au lond du parcours.

MARDI 16 OCTOBRE : DHARAPANI (1963m) - JAGAT (1300m)
Nous quittons Daharpani à 7h40 sans Mireille et Michel qui partent avec Palcin leur porteur sur les chemins des Annapurnas. Nous suivons la piste le long de la rive droite de la Marsyangdi Nadi jusqu'à Jagat. Suman nous annonce une descente de 1000m, en fait, la piste descend et remonte aussitôt tout le long du parcours et il est difficile d'évaluer le dénivelé.
Le torrent aux eaux pastel est très impétueux. Il s'infiltre dans des gorges de gré étroites, puis serpente dans une vallée plus plate, s'infiltre à nouveau dans des gorges abruptes dont les pans verticaux son couverts de fougères, tels des murs végétaux. De magnifiques cascades l'alimentent. De gracieuses passerelles relient notre piste avec l'ancien sentier, sur l'autre rive. Il est plus pittoresque et plus accidenté que le notre, mais des éboulements l'ont rendu impraticable. Le village de Tal s'étale dans le fond de vallée ou d'autres s'échelonnent sur les pentes abruptes, accompagnés de leurs petites terrasses de culture. Le spectacle est varié et très beau. Les sherpas nous font voir des nids d'abeilles qui pendent au-dessus des surplombs des falaises de l'autre côté du torrent.
Notre piste est très fréquentée. C'est la veille de la grande fête népalaise qui durera 15 jours et va ramener tous les expatriés de Katmandou dans leur village d'origine. C'est pourquoi nous croisons de nombreux porteurs de poulets et des mules chargées de provisions. Il va y avoir beaucoup de bouches à nourrir. Nous croisons aussi pas mal de touristes avec leurs guides et leurs porteurs qui suivent le chemin des Annapurnas.
Nous faisons une halte repas dans un petit lodge au bord de la piste,  tenu par des Gurings comme il se doit. Mais nous mangeons la bonne cuisine préparée par nos cuisiniers habituels : dalbat avec légumes, pâtes et crudités, fromage et fruits au sirop.
Après avoir cheminé pendant 6h sur la piste, de vraies montagnes russes, nous arrivons vers 14h30 à Jagat où nous voyons les premières voitures (des 4x4 surchargés) depuis notre départ de Baluwa.
Ce soir Suman nous héberge dans un lodge, nous avons 2 chambres à deux lits pour trois, le pied ! et cerise sur le gâteau, la possibilité de prendre une douche chaude (enfin, chaude n'est pas le terme exact, je dirai à peine tiède, mais c'est mieux que les lingettes ou la rivière).
On nous offre un thé sur la terrasse, et le soir nous mangeons dans la salle du lodge au 1er étage. Une cigale népalaise se promène sur le plafond, j'en profite pour la photographier. Nous les avons entendues souvent dans les forêts, elles font un bruit strident infernal, les nôtres, mais n'avons jamais pu les voir.
Cette étape était assez différente des autres, nous avons toujours marché sur une piste assez fréquentée, mais la vue sur la vallée était magnifique et variée.
MERCREDI 17 OCTOBRE : JAGAT (1300m) - BHULBHULE (840m) - BESISAHAR (740m)
Nous déjeunons en terrasse et reprenons la piste à 7h40 jusqu'à Bhulbhule.
La forêt est de plus en plus tropicale, les pentes étant plus douces, les terrasses de cultures sont plus nombreuses. La piste, même défoncée est fréquentée par des autobus Tata, des camions, des 4x4 et aussi des motos. Fini la tranquillité, nous devons nous ranger à chaque passage.
Le paysage est moins tourmenté. De nombreux champs bordent la rivière, plus paisible. La piste est longue et monotone. Un cuisinier vient nous apporter une boisson en route et nous faisons une halte repas sur une hauteur, à l'ombre d'un arbre, car le soleil chauffe à 1000m. Nous reprenons la piste chaotique qui monte et descend continuellement jusqu'à Bhulbhule. Nous sommes pratiquement au fond de la vallée, Suman nous fait monter dans le bus de ligne Tata qui nous amènera deux heures plus tard à Besishahar.
C'est notre dernière étape de trek, demain nous quittons toute l'équipe de porteurs, cuisiniers et sherpas. nous allons faire la fête et nous offrons l'apéritif à tous. C'est la ville de Patré. Nous allons donc acheter les apéritifs et les amuses gueule à sa boutique. Sa femme nous accueille et nous vend le nécessaire.
On nous amène ensuite jusqu'à notre camp, installé dans la charmante cour d'une d'un lieu de recueillement bouddhiste. Une fontaine, rangée derrière un baraquement nous permet de faire notre toilette discrètement. Les tentes sont montées sur une pelouse bien verte et le repas se fait sous un vaste préau.
Nous nous sommes délestés des derniers vêtements chauds, distribués aux sherpas et aux porteurs
Nous prenons l'apéritif tous ensemble :  pour nous, c'est la bière, pour les Népalais, c'est le raksy bien entendu. Puis tout le monde mange le même délicieux et copieux dalbat au poulet. Un joint circule par principe et nous terminons par des chants et des danses. Même le petit benjamin si timide est venu danser, il était très joyeux, il ne boit pourtant que du coca cola.
Nous avons marché 6h sur la piste et fait 2h de Tata chaotique. Étape longue et un peu monotone. Fin du trek.

Le lendemain, nous partirons toutes les trois avec Suman pour une visite de 2 jours dans le Chitwan.






NOTRE VIREE AU CHITWAN DANS LE TERAIL

JEUDI 18 OCTOBRE : BESISHAHAR (840m) - SAURAHA (150m)
Par un très beau soleil, nous quittons à regret notre équipe de porteurs, cuisiniers et sherpas, qui s’apprêtent à rejoindre Katmandou en minibus avec tout le barda du trek. La plupart rejoindront Laprat à pied dès leur arrivée, tandis que Dan le cuisinier, Pouré et un porteur resteront pour entamer un autre trek la semaine suivante.
Maryse, Nicole et moi partons donc avec Suman qui a décidé de nous accompagner pour remplacer la pauvre Mimi, rapatriée sur Toulon. Nous avons mis tout notre nécessaire pour les 3 jours dans notre sac à dos, le reste étant acheminé à Katmandou. A 7h30 une Toyota avec un jeune chauffeur va nous conduire en moins de 3 heures jusqu'à Sauraha.
La route est étroite et tortueuse et chaotique jusqu'à Dumre. Notre chauffeur conduit assez  vite, mais heureusement il y a peu de circulation. Nous rejoignons ensuite la route nationale qui va de Pokara à Katmandou. Elle est plus large et en meilleur état, mais la circulation y est dense. Notre chauffeur double toutes les voitures (des jeeps ou de vieilles guimbardes), tous les cars, tous les camions et toutes les motos, rien ne lui résiste. Sa Toyota est la meilleure.
Nous rejoignons la route du Chitwan, très fréquentée par les camions et à 10h30 nous arrivons à notre hôtel West Wood à Sauraha.
Nous sommes reçus par notre guide de l'hôtel, il ne parle qu'Anglais et nous présente notre emploi du temps pour les deux jours : repas à 12h, Visite des éléphants et coucher de soleil sur la rivière à 16h, dîner à 19h et à 19h30 spectacle de danses Thoru pour aujourd'hui. Pour le lendemain : PD à 6h30 et à 7h pirogue sur la rivière, marche à pied dans la forêt - bain des éléphants - nurse rie des éléphants et visite d'un village Thoru ; repas à 12h et à 14h balade à dos d'éléphant. Programme classique.
Cet hôtel nous semble luxueux à côté de ce que nous venons de vivre. Nous avons une grande chambre pour deux avec la clim, une belle salle de bain avec eau chaude et un vrai WC. J'en profite pour laver ma tête qui en avait grand besoin. et nous faisons notre petite lessive en attendant l'heure du déjeuner.
La restauration est en self service. C'est appétissant et bon, toujours à base de légumes, de dalbat, viandes de poulet ou de porc et pâtes. Le dessert est un genre de lassi aux fruits. Nous mangeons à l'ombre sur le balcon et repos jusqu'à 16h. Je vais lire sur un transat à l'ombre dans le patio. Notre guide nous attend à 16h30, un couple d'Américains et 7 ou 8 Chinois se joignent à nous. Nous traversons le village, bordé de nombreuses boutiques de souvenirs et allons voir les éléphants, les pieds enchaînés à leur hangar, qui mangent du foin. Un beau mâle avec de splendides défenses et un sexe non moins impressionnant attire notre attention. Notre guide nous fait un laïus sur les éléphants d’Asie par rapport à ceux d'Afrique. Nous ne pigeons pas la moitié de ce qu'il raconte, heureusement Suman nous en fait un résumé et il y a internet. Voici ce que j'ai trouvé :
"L’éléphant d’Afrique est plus grand que l’éléphant d’Asie, sa peau est plus sombre, ses oreilles plus larges. Enfin, la trompe de l’éléphant d’Afrique se termine par deux appendices en forme de doigts alors que l’éléphant indien n’en comptent qu’un. En outre, l’éléphant d’Afrique peut atteindre jusqu’à 3,70m de haut au garrot et peser 7 tonnes, tandis que son frère des Indes ne dépasse guère 3,20m pour un poids maximum de 5 tonnes. Le crâne de l'éléphant d'Asie  présente deux bosses proéminentes. Les défenses  sont réduites, voire absentes chez les femelles. Le profil dorsal est droit ou légèrement convexe comparé à son cousin africain".   
Nous poursuivons la balade à travers bois afin de voir le coucher de soleil sur la rivière, mais avec le retard des Chinois, nous l'avons vu sur la forêt et il était couché lorsque nous avons atteint la rivière. Nous sommes rentrés à l'hôtel en longeant la rivière.
Le soir, après le repas, nous sommes allés voir le spectacle folklorique local : dans une grande salle, pleine à craquer et nous étions placés au fond, une troupe de danseurs, danseuses et musiciens en costumes traditionnels Thoru nous ont régalés avec leurs danses scandées avec des bâtons.



VENDREDI 19 OCTOBRE : CHITWAN
A 7 heures, nous partons en camionnette avec tout le groupe de notre guide, jusqu'à la rivière, pour un tour en pirogue. Les pirogues sont à 6 ou 12 places. Elles sont creusées dans un seul tronc d'arbre. Nous montons à 6 dans notre pirogue et le batelier est debout à l'arrière à faire glisser silencieusement le bateau avec un grand bâton. L'eau est très calme, il n'y a aucun bruit, sinon le chant des oiseaux, c'est très reposant. La rivière est lisse et reflète les arbres et les herbes et nous offre une belle palette de verts. Nous naviguons doucement, ainsi pendant trois quart d'heure et apercevons divers oiseaux. Je distingue mal les plus lointains, mais je réussis à capter avec mon appareil photo de beaux oiseaux oranges au bec rouge, d'autres bicolores noir et blancs, des beiges, des aigrettes, des marabouts et des paons cachés dans les herbes. Nous voyons aussi deux crocodiles, un dans l'eau, la gueule grande ouverte, et un autre caché dans l'herbe. Il y en a eu d'autres sous l'eau, mais je ne les ai pas vus. Des singes s'agitent dans les arbres au loin. Nous quittons la pirogue à regret, ce calme nous a fait du bien.
Nous partons ensuite à pied dans la forêt semi tropicale. Le groupe est malheureusement assez bruyant. Il y a de beaux arbres, des termitières gigantesques, quelques fleurs. Nous apercevons des daims, des singes et surtout des oiseaux. Nous ne rencontrons pas de rhinocéros (et cela vaut mieux pour nous !) mais voyons sa crotte. Nous passons près d'un étang couvert de jacinthes d'eau (une plante envahissante) et montons sur un observatoire pour essayer de voir des animaux et des oiseaux. Les Chinois papotent sans arrêt et on n'aperçoit pas grand monde. La forêt est luxuriante et humide.
Nous remontons dans notre camionnette et allons voir le bain des éléphants. Un éléphant est couché dans l'eau et se laisse brosser par son cornac.  Un autre s'avance dans la rivière, crotte et pisse puis s'asperge le dos avec sa trompe. Un touriste volontaire est monté sur le dos d'un éléphant pour prendre le bain avec lui. Celui-ci s'est empressé d'asperger le touriste avec un plaisir évident !  Nous, les délicates varoises, n'aurions pas osé mettre ne serai-ce que le doigt de pied dans cette eau saumâtre, alors la douche avec l'éléphant fallait pas y compter.
Nous sommes ensuite allés voir la nurserie des éléphants et avons vu des éléphantes avec leurs petits éléphanteaux : certains couchés au pied de leur mère, d'autres, plus grand, debout près d'elle ou la tétant. C'est que les éléphants de Chitwan qui nous baladent sont des éléphants d'élevage, tous nés dans la nurserie. Il reste très peu d'éléphants sauvages dans le parc.
Pour clore la matinée, on nous arrête dans un village traditionnel Thoru. les maisons ont une armature en bambou et des murs en pisé. Leur toit sont en paille de riz. C'est très pittoresque, mais ça fait un peu écomusée. Il est cependant habité par des paysans qui cultivent le riz et élèvent des chèvres et des canards.
Nous rentrons manger à l’hôtel  et repartons à 14 heures pour la balade à dos d'éléphant qui nous a tant fait rêver. Va-t-on être déçues ?
Nous arrivons au bord de la rivière où nous attendent les éléphants avec un grand siège avec garde-fou en bois sur leur dos. Nous montons tous les quatre sur le même éléphant. Une échelle nous permet d'atteindre le siège. Nous occupons chacun un angle et le cornac s'assied sur le cou de l'animal, ses pieds derrière les oreilles pour le guider. Nous commençons par traverser la rivière, c'est une sensation agréable, puis il faut monter sur la rive, nous sommes bien ballottés, mais ma foi pas davantage que dans le bus Tata roulant sur une piste !  L'éléphant avance d'un pas tranquille et régulier, il nous promène à travers la forêt et c'est très différent de notre balade à pied. Nous dominons la situation et voyons bien plus loin. Les animaux ne craignant pas l'éléphant ne se cachent pas tout de suite. Nous avons ainsi le temps de les observer. Des biches furtives apparaissent au loin et certaines s'arrêtent, curieuses pour nous observer. Une laie avec ses petits marcassins traverse le fourré, des singes s'élancent dans les branches et des oiseaux cherchent leur pitance dans la mare. La promenade est délassante et captivante. Nous n'avons pas vu de rhinocéros, c'est bien dommage. Etait-ce l'heure favorable (de 14h à 15h30) ? On nous a dit que cela faisait un mois qu'on ne les voyait plus. Avec tous les touristes qui défilent chaque jour, cela ne m'étonne pas qu'ils soient aller chercher la tranquillité plus loin.
A 16 heures, nous sommes de retour à l'hôtel. Suman nous propose d'aller voir le coucher de soleil au bord de la rivière. Nous nous asseyons dans des transats au bord de l'eau et buvons un délicieux lassi en attendant le coucher du soleil. Il fait beau, et il n'y a pas de brume, le soleil disparaît peu à peu en rougissant. La nuit tombe vite à cette latitude, nous rentrons à l'hôtel.
SAMEDI 20 OCTOBRE : SAURAHA - KATMANDOU
Notre chauffeur et sa Toyota nous attendait à l’hôtel. Nous partons vers 7h45. Les parents de Suman habitant dans le Térail, Suman nous propose de faire un détour jusqu'à leur village à deux heures de Sauraha. Ils nous accueillent avec plaisir et beaucoup de gentillesse. La mère nous a préparé un dalbat qu'on nous sert à 9 heures du matin : il est délicieux.
Nous reprenons la route en direction de Katmandou. Elle est bonne et plate et tant que nous sommes dans la plaine du Térail, mais dès que nous abordons les montagnes, elle serpente, et n'est pas toujours en bon état : les nids de poule sont fréquents et profonds et le macadam fait souvent défaut dans les virages, emporté lors des pluies de mousson. La Toyota cahote pas mal, sa suspension est soumise à dure épreuve. La circulation est très dense dans l'autre sens, ce qui n’empêche pas notre chauffeur de doubler tout véhicule se présentant devant lui : celui qui vient en face n'a plus qu'a ralentir, ce qu'il fait et sans klaxonner !
Après la pause repas dans un petit restaurant, la voiture commence à chauffer. Le chauffeur s’inquiète, ouvre le capot et constate que son radiateur d'eau fuit. Nous nous arrêtons chez un garagiste qui lui promet une réparation dans les deux heures. En attendant, nous allons prendre un lassi bien frais dans un agréable patio ombragé d'un bar.
Nous repartons un peu plus de deux heures plus tard et roulons pendant une heure : la route est de plus en plus mauvaise, la circulation de plus en plus dense avec quelques bouchons. La voiture continue à chauffer, le radiateur fuit à nouveau ! que faire ? Nous ne sommes plus qu'à 25 km de Katmandou. Le chauffeur téléphone à son entreprise pour lui demander de nous envoyer une autre voiture. Mais, étant donnée la circulation actuelle (des centaines de bus surchargés et autant de camions, des motos et quelques voitures défilent sans interruption depuis la capitale et un embouteillage monstre bloque la circulation), on ne serait pas dépanné avant 4 heures. Alors Suman choisi de faire du stop : il arrête plusieurs véhicules et monnaye le transport jusqu'au Thamel à Katmandou. L'un d'entr'eux est intéressé et nous prend tous les quatre dans sa jeep. Elle n'est pas aussi confortable que la Toyota, mais est plus adaptée à l'état de la route. Nous sautons jusqu'au plafond dans les nids de poule, mais sa durit ne risque rien.
La circulation ne s'améliore pas, les bus Tata, pleins jusqu'au toit, les camions chargés également de voyageurs sur leur toit (et peut-être aussi à l'intérieur) sont bloqués par des véhicules en panne. Nous sommes pourtant dans la bonne file, mais nous mettons deux heures pour faire 25 km et arrivons à l'hôtel vers 19h30, juste le temps de chercher un restaurant avant de se coucher.
Aujourd'hui c'est le premier jour de la grande fête du Dasain qui dure 15 jours. Elle célèbre la victoire de la déesse Durga sur les forces du mal, incarnées par le buffle-démon Mahisasura. A l'entrée des villages, on érige des balançoires pour chasser les forces maléfiques, on fait des sacrifices d'animaux et on se réunit en famille. La population de Katmandou est très cosmopolite et provient de tous les villages népalais, alors chacun quitte la capitale pour rejoindre sa famille.
Cela explique l'embouteillage monstre à la sortie de Katmandou et le transport de poulets à dos d'homme  sur les sentiers du trek.



RETOUR A KATMANDOU

DIMANCHE 21 OCTOBRE  : JOURNEE LIBRE A KATMANDOU
Vers 10 heures, Suman nous ramène nos sacs de trek. Nous allons ensuite changer encore un peu d'argent et Rosina, la sœur de Suman nous rejoint à l'hôtel. Nous partons toutes les quatre en taxi dans le vieux Katmandou pour acheter des jupes Gurungs avec les conseils de Rosina. Nous revenons à pied à travers la ville. C'est la grande fête du Dasain et de nombreux habitants ont quitté la ville pour rejoindre leur famille à la campagne. Si bien que la circulation est plus fluide, que l'on voit surtout des touristes dans les rues et des femmes en sari qui défilent avec des offrandes sur la tête.  Le quartier est populaire, on y rencontre de nombreux étals de légumes et d'épices, des petites boutiques de boucher, de pharmacie, de marchands de vêtements et de chaussures. Nous traversons le vieux Katmandou avec ses vieilles maisons vétustes mais ornées de véritables dentelles de bois. Nous achetons des épices pour faire un dalbat. Nous rejoignons le Thamel et ses boutiques pour touristes et  y achetons des cadeaux pour la famille. Il faut un peu marchander et nous nous débrouillons pas mal. Nous trouvons un petit restaurant pour midi et rentrons à l'hôtel, Rosina devant rentrer avec son frère. Nous retournons boire un jus de fruits pressés et finir nos achats de châles en cachemire ou en pashmina. La discussion est ardue, nous avons du mal à faire baisser les prix malgré la quantité.
C'est notre dernière soirée au Népal. Nous invitons les membres de notre équipe de trek restés sur Katmandou à manger au restaurant : Suman, son cousin Dan, sa sœur Rosina, Dan le cuisinier, Pouré le sherpa et un jeune porteur. Nous allons dans un restaurant Mustang et mangeons un bon dalbat.
J'avais porté mon dictionnaire Franco-Anglais pour mieux communiquer et je l'ai offert à Pouré, désireux d'apprendre le Français en lui promettant de l'aider à payer ses cours.

LUNDI 22 OCTOBRE - DEPART
Nous déjeunons vers 7 heures, finissons de préparer nos bagages, puis allons faire nos derniers achats afin d'épuiser nos roupies.
Nous attendons Suman qui arrive à midi avec un taxi pour nous conduire à l'aéroport.
Notre avion décollant à 15h45, nous avons largement le temps. Nous n'avions pas déjeuné, mais à 10h30 nous avions bu un délicieux jus de fruit frais dans le Thamel. Nous nous contentons de grigonoter du chocolat et biscuits en attendant l'heure.
Dans l'avion, un Boeing 737, on nous sert une collation. Nous arrivons à New-Delhi 1h40 plus tard soit à 17h10 heure Indienne.
Nous avons 9h25 d'attente à New-Delhi ! Nous repérons d'abord notre porte d'embarquement, puis nous faisons les vitrines des nombreux magasins, Nicole s'achète un parfum au duty-free et nous repérons des transats pour s'y reposer. Maryse et moi partons chercher trois casse-croûte pour le soir. C'est compliqué, il me reste des roupies indiennes du voyage aller, Nicole me donne des dollars que lui a rendu le Duty-freeet et nous complétons avec des euros.  J'ai cru que le vendeur allait devenir fou, il ne savait plus où il en était, d'autant plus qu'on ne comprenait pas son Anglais. Conclusion, nous sommes revenus avec 4 panini et un cake sans savoir à combien nous est revenu notre collation. Nous avons somnolé jusqu'à 1h30.
Nous décollons mardi 23 octobre à 2h35 (heure Indienne) et atterrissons à 7h55 (heure européenne) pour un vol de 8h50, sur Airbus Industrie A330. Nous nous débrouillons pour avoir un siège pour deux afin de pouvoir nous allonger un peu. On nous sert une collation en pleine nuit et un petit déjeuner avant d'atterrir.
Nous sortons pour une fois, dans les premières par crainte de rater notre correspondance. Nous avons 1h30 devant nous, mais l'aéroport a des couloirs de plusieurs kilomètres. A 9h nous montons dans l'avion AVRO RJ100 pour un décollage à 9h40.
Nous arrivons à Marseille-Provence à 11h30, au moment de récupérer notre bagage, le monte-charge tombe en panne, nous attendons ainsi plus de 30mn avant que quelqu'un décide de faire transiter nos bagages vers un autre monte charge. Nous passons sans encombre à la douane. Alain nous attend à la sortie et nous conduit à Toulon. N'ayant  mangé ni les uns, ni les autres, nous allons dans une brasserie près de la gare, puis Alain nous reconduit chez nous. Merci infiniment à Alain pour sa gentillesse et sa serviabilité.


Agnès, novembre 2012